Escalade sportive

L’escalade sportive est apparue en France dans les années 70 et s’est démocratisée au cours des années 80, en particulier grâce à la médiatisation de Patrick Edlinger. En 2013, l’escalade sportive comptait parmi les sept sports de la « short list » du CIO pour intégrer les jeux olympiques de 2020, une preuve que ce sport, encore très jeune, est en pleine ascension.

L’objectif de l’escalade est d’atteindre le sommet de voies (itinéraires tracés et côtés  dépassant les 4 mètres de hauteurs et nécessitant une corde) ou de blocs (itinéraires tracés et côtés ne dépassant pas les 4 mètres de hauteurs et nécessitant un tapis de réception) en évoluant à main nues et sans aide matérielle (le système d’assurage doit parer la chute ou aider à la redescente, mais pas aider le grimpeur dans son ascension).

Pratiquée en extérieur sur des sites sportifs aménagés (Site Naturel d’Escalade) ou en intérieur sur des murs aux multifacettes (Structure Artificielle d’Escalade dite SAE) équipés de prises modulables et colorées, la version contemporaine de l’escalade se décline sous trois formes: le Bloc, la Difficulté et la Vitesse.

Ces trois disciplines sont pratiquées en loisir ou en compétition jusqu’au plus haut niveau (championnat du monde) et disposent d’un circuit de coupes du monde annuel.

Une activité loisir au cœur de la nature

Evoluant sur tous les types de rocher, le terrain de jeu des grimpeurs est immense et multiple. Il part des blocs de faible hauteur (type Fontainebleau, ne nécessitant pas d’assurage particulier) aux petites falaises de 20m ou aux vertigineuses parois de plusieurs centaines de mètres (se pratiquant encordé, avec tout l’attirail d’assurage), en passant par les structures artificielles d’escalade ou par la haute montagne. L’escalade loisir, souvent orientée sur le retour à la nature, peut néanmoins se pratiquer sur tous les supports.

Escalade : comment débuter ?

L’escalade est souvent considérée comme un sport à risques, mais aujourd’hui, les évolutions des techniques, du matériel, et la sécurisation des sites de pratique en font une activité dans laquelle on évolue en sécurité.

Il est donc impératif de se rapprocher d’un club ou d’un professionnel pour débuter et apprendre les techniques de base de sécurité. Côté matériel, en salle comme en extérieur, le premier achat à effectuer est une paire de chaussons d’escalade*. Le second, si vous comptez ne pas vous limiter au bloc, concernera un baudrier adapté à votre taille*. Cordes*, et matériel d’assurage* (mousquetons, dégaines, assureurs) sont généralement fournis par les clubs. En cas de sortie en falaise, n’oubliez pas de vous munir d’un casque !

Les disciplines de compétition

Contrairement aux idées reçues, l’objectif de l’escalade de compétition n’est pas forcément d’arriver le plus vite au sommet (sauf pour la vitesse). En difficulté comme en bloc, l’objectif est d’aller le plus haut, car l’intensité et l’exigence des épreuves sont calculées en fonction du niveau des meilleurs grimpeurs.

Bloc

Cette discipline se pratique sur des structures d’escalade ne dépassant pas les 4 mètres de haut. Les grimpeurs y grimpent sans corde ni baudrier, leurs chutes éventuelles étant sécurisée par de gros matelas de réception. En compétition, chaque bloc présenté est équipé de prises agencées pour former un itinéraire plus ou moins difficile, et requérant des qualités diverses : forces, technique, souplesse, coordination …

L’objectif est de réaliser les blocs proposés (en tenant la prise finale) avec le moins d’essais possible et en un temps donné.

A noter que chaque bloc est unique. Imaginés et montés sur place par une équipe de professionnels (les ouvreurs) les jours précédents la compétition, les blocs sont inconnus des compétiteurs avant qu’ils commencent leur circuit.

Une compétition type coupe du monde se déroule en trois phases : un tour de qualification (5 blocs), une demi-finale (4 blocs) pour 20 demi-finalistes, et une finale (4 blocs) pour 6 finalistes.

Le classement est établi selon le nombre de blocs réalisés : celui qui a réussi le plus de blocs  l’emporte.
En cas d’ex-aequo, le nombre d’essais pour réaliser ces blocs entre en jeu également. Un dernier moyen de départage consiste à comptabiliser le nombre de « prises de zone » (prise intermédiaire située en milieu de bloc et identifiée par un code couleur) saisies par les grimpeurs quand  ils n’ont pas effectué le bloc en entier.

Difficulté

L’escalade de difficulté est la plus ancienne des disciplines de l’escalade. Elle se pratique sur un mur de 15 mètres de haut en moyenne, les grimpeurs sont équipés de baudriers et corde. Leur assurage est effectué par un membre de l’organisation.

L’objectif de la difficulté est d’aller au sommet de la voie proposée, du moins, d’aller le plus haut possible. Ici encore, les voies sont chaque fois uniques et inconnues des grimpeurs.

Durant les phases de qualifications (deux voies à effectuer), les grimpeurs ont néanmoins le droit à une démonstration indiquant les méthodes et subtilités de la voie, et la possibilité de se regarder grimper les uns les autres. En revanche, durant la voie de demi-finales (26 demi-finalistes) et la voie de finale (8 finalistes), les grimpeurs ne disposent que d’un temps d’observation de la voie avant de s’y lancer, sans avoir pu observer les concurrents précédents.

A noter que les grimpeurs de difficulté sont également limités par le temps (6 à 8 minutes maximum), et qu’en cas d’ex-aequo, la victoire sera décernée au plus rapide.

Vitesse

C’est la dernière-née des disciplines de l’escalade sportive. Elle est un peu à l’escalade ce que le sprint est à l’athlétisme. En effet, les grimpeurs doivent réaliser le plus rapidement possible une voie tracée sur un mur très vertical de 15 mètres de haut, et équipée d’une plaque de touche au sommet, optimisant la précision et l’enregistrement des temps. Une voie officielle normée et homologuée, qui ne varie pas d’une compétition à l’autre, permettant aux grimpeurs de développer des automatismes, mais également d’établir des records.

La compétition se déroule en deux phases : des qualifications durant lesquelles chaque grimpeur dispose de deux essais pour établir un meilleur chrono qui lui permettrait de se qualifier pour les phases finales. Les seize grimpeurs les plus rapides sont qualifiés pour ces phases qui passent successivement des 8e, aux quarts, demies puis finales. Les grimpeurs s’y affrontent directement sous forme de duel sur deux voies strictement identiques, le vainqueur étant celui qui arrive en haut le premier.

Record du monde de vitesse :

Le record du monde masculin est détenu par le Russe Evgenii Vaitcekhovskii en 5,88 sec.

Chez les femmes, le record du monde est détenu par la Russe  Kaplina en 7,85 sec.

A noter que des compétitions internationales sont organisées pour les catégories allant de minime à senior, en passant également par l’handi-escalade.

Escalade et santé

L’escalade est un sport qui se voit de plus en plus souvent recommandé, voire prescrit, par des médecins souhaitant apaiser certaines lombalgies de leur patient. En effet, il s’agit d’un des rares sports qui muscle le dos, non pas en compression, mais en étirement. Une caractéristique bienfaisante pour les dos douloureux. Outre une bonne musculation du dos, l’escalade est un sport très complet, qui fait travailler les membres supérieurs et inférieurs, avec à la clé un bon gainage de la sangle abdominale. Mais l’escalade est également un sport à technicité et finesse, où souplesse, équilibre et coordinations sont mis à l’honneur. 

Enfin, les aspects psychologiques de la pratique de l’escalade ne sont pas à négliger : développement de la confiance en soi (et en l’autre), analyse de la situation, anticipation, gestion de la peur, et  respect. En extérieur, l’escalade sur rocher ou en falaise offre un cadre de nature ressourçant et énergisant. 

Lexique

Assurage et sécurité :

L’escalade est un sport d’équipe, que ce soit en bloc entre le grimpeur et le pareur ou en voie à corde, entre le grimpeur et son assureur, on parle alors de cordée. Ici, la confiance et le respect de l’autre sont les maîtres mots. Tandis que le grimpeur évolue en moulinette (avec une corde déjà en place au sommet de la voie), ou en tête (en sécurisant son ascension au fur et à mesure, grâce à des points d’ancrage et des dégaines) , son assureur, munis d’un système d’assurage (type 8 ou grigri) l’observe attentivement depuis le sol, prêt à retenir la chute. 

Baudrier :

Il s’agit du harnais à cuissardes qui permet au grimpeur de s’attacher à la corde, et à l’assureur de fixer son système d’assurage.

Corde :

En escalade, on utilise des cordes dynamiques d’un diamètre compris entre 9.8 et 11 mm. Elles sont dotées d’une élasticité qui absorbe les chocs. Elles sont composées d’une âme généralement tressée entourées d’une gaine.

Cotation :

Le niveau d’une voie ou d’un bloc, qu’il soit en SAE ou en SNE est déterminé par une cotation (échelle de difficulté). En France, les cotations en falaise débutent à 3 et montent jusqu’à 9b. En effet, chaque degré est ensuite divisé par trois lettres, « a », « b » et « c », signifiants des degrés intermédiaires auxquelles peuvent également s’ajouter des +. Ainsi, on augmente légèrement de difficulté entre 6a, 6a+, 6b, …

Chaussons d’escalade :

Semblables à des ballerines avec une semelle en gomme, ils se portent très près du pied (parfois même une à deux pointures sous celle de vos chaussures de ville) et se prêtent donc rarement. Leur port apporte une précision et une adhérence incomparable, permettant de s’appuyer sur des prises de quelques millimètres d’épaisseur. Ils sont indispensables à la pratique de l’escalade. Essayez plusieurs paires avant de faire votre choix, car le modèle doit être bien adapté à votre pied et demandez conseils aux vendeurs, certaines marques se détendent plus que d’autres.

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